Les retards de paiement Fournisseurs : lorsque l’attente pose problème

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Dans un environnement où la fluidité des échanges est primordiale, l’incidence des retards de paiement fournisseur est indéniable. Mais comment pouvons-nous mieux comprendre cette réalité et mettre en place des stratégies pour l’atténuer ? C’est ce que nous explorerons dans cet article, en étudiant les solutions pratiques pour pallier ces difficultés et maintenir des relations commerciales saines et prospères.

Un cadre règlementaire à rappeler

En France, le cadre légal entourant les paiements fournisseurs est principalement réglementé par la loi relative à la lutte contre le retard de paiement dans les transactions commerciales. Cette loi fixe des délais de règlement maximum entre professionnels, notamment un délai légal de paiement de 60 jours à compter de la date d’émission de la facture, sauf stipulations particulières prévues par contrat ou par la loi. Cependant, pour les transactions entre entreprises, ce délai peut être prolongé jusqu’à 45 jours fin de mois ou 60 jours à partir de la date d’émission de la facture.

En cas de non-respect de ces délais légaux, des pénalités de retard automatiques sont appliquées, sauf dispositions contraires figurant dans les contrats et à condition que ces pénalités ne soient pas trop importantes par rapport au créancier. Ces pénalités s’ajoutent au taux d’intérêt légal en vigueur et sont calculées sur la base du montant total restant dû à la date d’échéance.

Ce cadre légal a pour objectif de prévenir et de sanctionner les retards de paiement, encourageant ainsi le respect des délais de règlement entre entreprises et contribuant à la fluidité des transactions commerciales. En 2019, plusieurs grandes entreprises ont été sanctionnées pour avoir manqué aux délais de paiement, parmi lesquelles EDF a écopé d’une amende record de 1,8 million d’euros. Cela pose un risque considérable pour l’image de l’entreprise que de ne pas respecter ces échéances de paiement.

Retards de Paiement Fournisseurs : Des impacts directs sur l’activité financière de vos fournisseurs

Reporter les paiements à ses fournisseurs engendre deux implications financières majeures :

  1. Cela affaiblit leur capacité financière en réduisant leur liquidité et en limitant leurs investissements, car une partie de leurs ressources est bloquée pour compenser un Besoin en Fonds de Roulement (BFR) devenu excessif. Si, comme l’indique le gouverneur de la Banque de France, 45 % des grandes entreprises payent aujourd’hui leurs tiers fournisseurs dans les temps, contre 40 % seulement en 2021, bon nombre de société de petite taille et de taille moyenne subissent de leur côté de plein fouet un manque de trésorerie criant.
  2. Cela détourne de la valeur à leur désavantage, particulièrement à une époque où les entreprises sont évaluées en fonction d’un multiple du bénéfice d’exploitation (EBE) ou du résultat d’exploitation, tout en augmentant leur endettement net bancaire et financier. Ainsi, celui qui retarde ses paiements voit sa valeur augmenter, tandis que celui qui subit ces retards voit sa propre valeur diminuer. Selon les estimations de la Banque de France, cette situation a engendré une captation indue de près de 12 milliards d’euros en 2021.

La relation fournisseurs est également impactée

Les retards de paiement fournisseur peuvent peser lourdement sur la dynamique des relations commerciales. Imaginez ces relations comme des partenariats fondés sur la confiance mutuelle et la réciprocité. Lorsque des retards de paiement surviennent, cela perturbe l’équilibre fragile de cette relation. Les fournisseurs, qui sont essentiels à la chaîne d’approvisionnement, peuvent ressentir une perte de confiance et un sentiment de dévalorisation de leur contribution.

Ces retards peuvent également engendrer des tensions et des frictions. Les fournisseurs, ayant besoin de certitude financière pour maintenir leurs opérations, peuvent se sentir négligés voire exploités. Cette situation peut compromettre la qualité des services fournis, affaiblir l’engagement des fournisseurs envers l’entreprise cliente et, dans les cas extrêmes, mener à des ruptures de contrat. Ainsi, ces retards de paiement vont au-delà de simples questions financières, ils influent profondément sur la confiance et la stabilité des relations entre entreprises, impactant directement la collaboration à long terme.

Des coûts additionnels pour le fournisseur…

Les retards de paiement fournisseur ont un impact majeur sur leur santé financière. Ils compromettent leurs flux de trésorerie et peuvent mettre une pression considérable sur leurs opérations. Les fournisseurs sont contraints de jongler avec des liquidités insuffisantes, ce qui limite leur capacité à investir dans leur croissance, à honorer leurs propres paiements et à maintenir des niveaux de service optimaux. Pour certains fournisseurs, cela peut même signifier des difficultés à respecter leurs engagements envers leurs propres partenaires commerciaux.

Ces retards peuvent aussi engendrer des coûts additionnels pour les fournisseurs, tels que des intérêts sur les paiements en retard, des charges administratives supplémentaires liées à la gestion des retards de paiement, et des pertes financières dues à des liquidités bloquées. Ces coûts cumulés affaiblissent la rentabilité des fournisseurs et peuvent compromettre leur viabilité à long terme.

… Mais aussi pour votre entreprise !

Les retards de paiement fournisseur ne se limitent pas à des implications financières directes, ils sont souvent accompagnés de coûts additionnels importants. Ces coûts peuvent prendre diverses formes, notamment des frais d’intérêt pour paiements tardifs, des pénalités contractuelles imposées par les fournisseurs pour non-respect des délais convenus, ou même la perte de remises pour paiements anticipés.

De plus, ces retards peuvent entraîner des frais administratifs supplémentaires liés à la gestion des retards de paiement, tels que le temps consacré à la résolution des litiges, les relances et les discussions pour négocier de nouveaux termes de paiement.

En fin de compte, ces coûts additionnels peuvent rapidement s’accumuler et peser lourdement sur la rentabilité globale de l’entreprise, impactant sa capacité à maintenir des relations fournisseurs stables et à gérer efficacement sa trésorerie.

Retards de paiement fournisseurs et ESG : quel lien ?

L’acronyme ESG correspond à Environnement, Social et Gouvernance. Il s’agit d’un ensemble de critères utilisés pour évaluer les performances d’une entreprise en termes de durabilité et de responsabilité sociale.

  • Environnement : Ce critère se concentre sur les pratiques environnementales d’une entreprise, telles que sa gestion des ressources naturelles, ses émissions de carbone, sa politique de recyclage, etc.
  • Social : Ce volet concerne les aspects sociaux de l’entreprise, comme les conditions de travail, la diversité et l’inclusion, les relations avec les parties prenantes, la santé et la sécurité des employés, entre autres.
  • Gouvernance : Il englobe les pratiques de gouvernance d’entreprise, telles que la transparence des opérations, la composition du conseil d’administration, les politiques anticorruption, etc.

L’évaluation ESG est devenue essentielle pour les investisseurs et les parties prenantes, car elle fournit un aperçu plus large de la manière dont une entreprise gère ses activités et son impact sur l’environnement, la société et la gouvernance globale.Sur le plan environnemental, les retards de paiement peuvent accroître la pression financière sur les fournisseurs, les incitant parfois à privilégier des pratiques moins durables pour maintenir leur trésorerie. Cela peut se traduire par des choix opérationnels moins respectueux de l’environnement, comme retarder les investissements dans des initiatives écologiques ou privilégier des méthodes de production moins respectueuses de la planète. Une étude menée par le Chartered Institute of Procurement & Supply (CIPS) a mis en lumière que près de 30% des fournisseurs ressentent une pression pour réduire leurs investissements dans des pratiques durables en raison de retards de paiement de la part de leurs clients.

Sur le versant social, ces retards impactent directement les relations humaines. En retardant les paiements, les entreprises clientes peuvent indirectement affecter les conditions de travail et la stabilité des employés chez les fournisseurs, mettant ainsi en péril le bien-être des travailleurs en aval de la chaîne d’approvisionnement.

En ce qui concerne la gouvernance, des retards de paiement répétés peuvent signaler des lacunes dans les pratiques de gestion, indiquant un manque d’efficacité ou de transparence dans les opérations financières de l’entreprise. Cela pourrait influencer négativement la perception des parties prenantes sur l’éthique et la responsabilité sociale de l’entreprise.

Les démarches de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), en tant que composante de l’ESG, telles que le label LUCIE et d’autres initiatives comme Ecovadis et B Corp, intègrent la gestion des délais de paiement parmi leurs principes fondamentaux. Pour ces labels, les délais de paiement entrent dans la sphère de l’éthique des affaires, nécessitant une politique d’achats responsables, la prévention de la corruption, et la promotion de relations durables avec les fournisseurs. Le label LUCIE, par exemple, identifie 25 principes d’action autour de 7 engagements :

  • Gouvernance et éthique : Promouvoir une gouvernance responsable, transparente et éthique au sein de l’entreprise, impliquant notamment la définition de valeurs et de principes éthiques clairs.
  • Stratégie : Intégrer la responsabilité sociétale dans la stratégie globale de l’entreprise en définissant des objectifs RSE cohérents avec sa mission et ses activités.
  • Clients et consommateurs : Favoriser une relation éthique et transparente avec les clients et les consommateurs, en veillant notamment à leur satisfaction et à la qualité des produits/services proposés.
  • Fournisseurs et sous-traitants : Encourager des relations responsables et durables avec les fournisseurs et sous-traitants, notamment en garantissant des pratiques équitables et respectueuses.
  • Environnement : Prendre des mesures concrètes pour limiter l’impact environnemental des activités de l’entreprise, en favorisant notamment la réduction des émissions de CO2 et la gestion responsable des ressources.
  • Ressources humaines : Valoriser et respecter les collaborateurs de l’entreprise en favorisant le bien-être au travail, l’égalité des chances, et en encourageant le développement professionnel.
  • Territoires et communautés : Contribuer de manière positive au développement local et à la vie des communautés où l’entreprise est implantée, en s’engageant socialement et économiquement.

Ces démarches RSE impliquent également une révision des procédures internes pour garantir la conformité aux normes établies, tout en prenant en compte les situations particulières, telles que les difficultés de trésorerie temporaires.

Parallèlement, d’autres dispositifs tels que la charte RFAR (Relations Fournisseurs & Achats Responsables) et son label associé, élaborés par la médiation des entreprises et le Conseil National des Achats (CNA), mettent l’accent sur l’équité financière envers les fournisseurs, en prenant explicitement en compte la gestion des délais de paiement. Ces initiatives visent à garantir une équité et une transparence financières, en offrant des recommandations spécifiques pour assurer une gestion éthique et responsable des relations avec les fournisseurs. Ces démarches intègrent des critères précis dans leurs processus d’évaluation et incitent les entreprises à revoir leurs pratiques internes, notamment en termes de traitement des factures et de circuits de paiement, tout en encourageant la mise en place de plans d’amélioration concrets pour pallier les éventuelles lacunes identifiées.

Comment en finir avec les retards de paiement fournisseurs?

Pour mettre fin aux retards de paiement fournisseur, une approche proactive et structurée est essentielle. Tout d’abord, l’automatisation des processus de paiement fournisseurs peut jouer un rôle majeur. La solution Source-to-Pay de Corcentric vous permet de simplifier, automatiser et accélérer les processus liés à chaque étape du cycle de vie achats-finance.

Mettre en place un processus d’approbation automatique des factures est l’une des options les plus simples pour éradiquer les retards de paiement fournisseurs, mais pas que… L’automatisation permet d’avoir une piste d’audit fiable, de supprimer les goulots d’étranglement, d’augmenter la visibilité sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et d’accélérer les délais de paiement.

Voici pourquoi :

  • Les factures sont reçues électroniquement, il n’est donc plus nécessaire de traiter les factures papiers .
  • Les données sont centralisées dans une solution unique et partagées aux différentes parties prenantes pour une plus grande visibilité et une prise de décision éclairée
  • Les factures sont automatiquement rattachées à un bon de commande et de réception grâce au 3 way matching.
  • Les factures sont approuvées plus rapidement et les délais de paiement sont raccourcis pour favoriser les escomptes sur paiement anticipé.
  • L’intégration avec les ERP et les systèmes d’informations comptables et finance garantit l’imputation des factures aux budgets et bons comptes comptables.
  • Les erreurs manuelles et les potentielles fraudes sont éliminées.
  • Les coûts et le temps de traitement sont optimisés.

La mise en place d’une solution Achats combinée à une solution de gestion des contrats peut également faciliter la gestion de vos fournisseurs et garantir leur paiement en temps et en heure.

Pilotez de A à Z l’ensemble des contrats d’achats et obtenez un processus intégré de bout en bout qui facilite l’automatisation des échéances de facturation, l’exécution maîtrisée des contrats et la mise sous contrôle des dépenses. Soyez également notifiés des délais de paiement grâce aux alertes automatiques paramétrées dans la Corcentric Platform.

Pour bénéficier de ces améliorations, n’hésitez pas à contacter nos experts Corcentric !