Podcast Corcentric x Infolegale : Comment renforcer la résilience fournisseur ?

Face au contexte actuel, les entreprises ne peuvent plus se permettre d’ignorer les signaux d’alerte. Renforcer la résilience de sa chaîne d’approvisionnement n’est plus une option, mais une nécessité.

Dans ce podcast, Caroline Ehald, Responsable marketing et communication chez Infolegale interview Jacques Deyrieux, Director Strategic Solutions Engineering chez Corcentric sur le sujet du moment : la gestion proactive des risques fournisseurs qu’ils soient financiers, opérationnels ou cyber.

À vous de choisir : écoutez l’échange complet dans le podcast, ou plongez dans notre article qui en reprend les points clés.

Comprendre les nouveaux enjeux du risque fournisseur

Dans un environnement économique marqué par l’incertitude et l’instabilité géopolitique, ignorer le risque fournisseur est une erreur stratégique.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

• En 2024, le nombre de faillites d’entreprises a bondi de 51 % en France par rapport à 2019, indication claire d’une économie sous pression entre inflation, hausse des taux d’intérêt et incertitudes économiques et politiques
• 47 % des sociétés ont subi au moins une cyberattaque en 2024
• 65 % des entreprises cyberattaquées constatent des impacts négatifs sur leurs business : perturbation de la production, atteinte à l’image et perte financière directe
• Ce sont 60 % des entreprises qui défaillent dans les 18 mois après une attaque cyber

Ces données traduisent un changement profond : les chaînes d’approvisionnement doivent également être pensées en termes de résilience et non plus seulement de performance.

Pourquoi la résilience de votre entreprise et de vos fournisseurs est-elle devenue incontournable ?

Ces risques ont souvent un effet domino, et la principale leçon à retenir est claire : sans une culture de la résilience ancrée dans l’entreprise, il est illusoire d’espérer aller loin, quelle que soit sa taille.

La résilience c’est savoir s’inscrire dans la durée face aux risques. ll faut partir d’un constat pour ensuite déterminer des objectifs et un plan d’action, suivre et mesurer sa résilience et enfin inscrire sa démarche dans la durée.

Chaque entreprise doit donc mesurer sa capacité à faire face à un événement soudain, évaluer sa capacité à l’empêcher et à maintenir une sécurité optimale de ses transactions, qu’elles soient financières ou autres.

Cartographier les différents types de risques liés à la chaîne d’approvisionnement

On retrouve plusieurs types de risques importants :

• Risques économiques : retard ou absence de livraison, gestion des stocks…
• Risques réglementaires : la RSE, le défaut de conformité sur les délais de paiement, le devoir de vigilance, le RGPD
• Risques métiers : réputation, image, échange avec le bon interlocuteur

Deux autres types de risques sont non négligeables :

Risques financiers

Les erreurs financières courantes comme les commandes incorrectes, paiements vers de mauvais comptes ou montants erronés et retards de règlement ouvrent la porte aux tentatives de fraude.

Risques cyber

La cybersécurité est un enjeu majeur, les risques cyber étant liés à la communication numérique, aux emails et aux tentatives de fraude telles que l’hameçonnage ou l’usurpation d’identité. La pandémie a accentué cette menace, le télétravail généralisé ayant accéléré la digitalisation des entreprises sans que les failles techniques et humaines ne soient toujours corrigées.

Face à ce contexte, la relation client-fournisseur est devenue une cible de choix pour les fraudeurs. Pour se protéger des fraudes, l’adoption de bonnes pratiques est cruciale.

“Sur les 5 dernières années, on constate une augmentation de 40 % du taux de cybercriminalité. Si on donne un aspect financier à cette conséquence, on trouve en 2024 un coût estimé à 100 milliards de dollars en France, en Europe 8 trillions de dollars, perte sèche pour l’économie européenne” Jacques Deyrieux, Director, Strategic Solutions Engineering

Les risques financiers : quand la défaillance devient contagieuse

L’approvisionnement des entreprises est sérieusement mis à mal par les tensions géopolitiques mondiales. La fin des aides publiques post-COVID et le durcissement du crédit fragilisent particulièrement les PME et ETI.

Il n’a jamais été aussi probable qu’une entreprise voie son activité se dégrader en raison de problèmes d’approvisionnement chez ses fournisseurs. Mais ce n’est pas le seul risque. Il faut aussi prendre en compte :

La non-conformité de l’entreprise sous-traitante

• La faillite de l’entreprise sous-traitante
• La mise à mal de la réputation de l’entreprise principale
• Les entreprises ont un intérêt particulier à veiller à ce que leurs fournisseurs respectent leur politique RSE.

Les secteurs les plus exposés aux risques financiers sont :

Les risques opérationnels, la Supply Chain sous pression

Une seule défaillance peut bloquer une chaîne de production entière. La crise des terres rares en est une bonne illustration.

Les tensions actuelles en Ukraine et en Asie accentuent cette fragilité, impactant directement les entreprises. La solution ? Miser sur la réactivité et la planification proactive des Directions Achats et Finance.

“65% des services achats désignent la défaillance fournisseur comme le principal risque à prendre en compte. C’est un risque essentiel à anticiper dans une entreprise. Les services finances et achats doivent être proactifs dans leur stratégie de risk management et savoir être résilient pour faire face à ces enjeux” Caroline Ehald, Responsable marketing et communication chez Infolegale

Les risques cyber : une menace croissante

En 2024, près d’une entreprise française sur deux a subi une cyberattaque. Les PME, moins protégées, sont souvent des portes d’entrée pour cibler de plus grandes organisations.

Conséquences :

• Arrêt brutal de la production.
• Pertes financières directes.
• Dégradation durable de l’image de marque.

60 % des entreprises attaquées déposent le bilan dans les 18 mois. L’exemple de la société Octave, contrainte à la liquidation après une cyberattaque, illustre la gravité de cette menace.

“Quel que soit le risque que l’on prend, celui-ci a toujours des conséquences importantes sur les autres aspects de la vie de l’entreprise. Un risque cyber n’est pas seulement un risque pour le matériel informatique et les données, c’est aussi un risque pour l’activité financière et économique de l’entreprise. La leçon principale à retenir : cultiver une logique de résilience au sein de l’entreprise, expliquer aux acteurs les règles à suivre afin d’être solide face aux enjeux que rencontre l’entreprise quelle que soit sa taille” Jacques Deyrieux, Director, Strategic Solutions Engineering

Quelles solutions pour sécuriser vos fournisseurs en 2025 ?

Les pratiques à mettre en œuvre sont multiples, mais l’aspect humain reste un facteur déterminant. Côté outils, deux familles se distinguent : ceux qui collectent la donnée et ceux qui la diffusent. Infolegale assure la collecte et la mise à disposition des informations pour chaque entreprise, tandis que Corcentric joue un rôle clé dans leur diffusion à grande échelle, touchant un public jusque-là difficile à atteindre.

L’analyse financière prédictive pour anticiper les défaillances

Pour un pilotage proactif des risques fournisseurs, l’analyse financière prédictive est un levier stratégique. Des outils comme ceux proposés par Infolegale permettent de mesurer la solidité d’un fournisseur grâce à un score prédictif sur 12 mois, basé sur des données légales et des indicateurs de confiance.

Intégrées aux solutions Source-to-Pay de Corcentric, ces données permettent d’automatiser la gestion du risque à chaque étape du cycle d’achat. Du sourcing à la validation des factures, les entreprises disposent ainsi d’une vision continue de la solvabilité de leurs tiers et peuvent sécuriser leurs relations commerciales.

Des contrôles continus pour sécuriser toute la relation fournisseur

Il ne faut pas oublier l’importance d’instaurer des processus de vérification du risque tout au long de la relation fournisseur. Trop d’entreprises se concentrent uniquement sur l’entrée en relation, alors que le contexte économique peut faire évoluer très vite la situation d’un partenaire. Mettre en place des contrôles réguliers devient donc essentiel, non seulement pour détecter d’éventuelles fraudes, mais aussi pour surveiller la cyber-vulnérabilité des fournisseurs. Le chiffre parle de lui-même : une entreprise sur quatre victimes d’une cyberattaque dépose le bilan dans les six mois. Autrement dit, sécuriser sa supply chain exige d’aller au-delà du simple onboarding : la stratégie TPRM (Third Party Risk Management) doit s’appliquer de manière continue, tout au long de la collaboration.

Besoin d’anticiper les risques de votre supply-chain ?